Imagine que tu t’installes pour jouer à un tout nouveau jeu de société. Tu ouvres la boîte… et il manque des pions, les dés sont introuvables, et les cartes sont toutes collées ensemble. Ça devient vite frustrant, non ?
Eh bien, pour certains enfants, la rentrée à la maternelle ressemble parfois un peu à ça : un jeu « de société » excitant, mais pour lequel ils n’ont pas encore toutes les « pièces » en main.
La première rentrée ça implique beaucoup de changements et d'adaptations. Dans ce texte, nous allons nous concentrer sur le volet de l'autonomie. Retrouve-moi à la fin, pour savoir comment participer au webinaire des 4 pros (Vers la maternelle...pour une rentrée réussie) du 4 juin et obtenir notre trousse numérique pour aborder les emotions, le langage, les amis, la boite à lunch, la motricité, le sac à dos et les outils.
Quand certaines habiletés de base ne sont pas encore acquises, comme s’essuyer seul après une selle, ouvrir sa boîte à lunch, ou utiliser un bâton de colle efficacement, le quotidien à l’école devient vite plus demandant. Et ça, ça peut ralentir leur intégration, miner leur confiance, et même à l'occasion, des comportements « difficiles » alors qu’en fait… ils traduisent surtout que coco ou cocotte est simplement dépassée.
Alors, entre maintenant et septembre, que peux-tu faire pour aider un enfant à se sentir prêt à jouer pleinement sa partie ? Voici un petit tour d’horizon des habiletés clés à soutenir...tranquillement, dans la vraie vie du quotidien tout au long de été.
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À la maternelle 4 ans, on s’attend à ce que l’enfant puisse aller aux toilettes seul, mais il peut encore avoir besoin d’un petit rappel ou d’aide pour les boutons difficiles. À 5 ans, on aimerait bien qu'il soit autonome pour savoir quand il a besoin de l'utiliser, ne pas craindre une toilette « publique » (ce n'est pas toutes les classes maternelle qui ont une petite toilette dans le local), s’essuyer, tirer la chasse, remonter ses vêtements, et penser à laver ses mains.
À privilégier / essayer cet été :
Des pantalons avec élastique au lieu de boutons.
Laisser l’enfant gérer toute la séquence, même si c’est plus long.
Démontrer les mouvements d'essuyage sur nous-mêmes « à sec » par dessus nos vêtements et permettre à l'enfant de s'exercer en même temps
En classe, enlever son manteau, ouvrir sa fermeture éclair, mettre ses chaussures du bon côté, ça prend du temps… et de la coordination. À 4 ans, on s'attend à ce qu’un enfant s’habille seul, même s’il a besoin de supervision ou d'être parfois guidé. À 5 ans, il devrait le faire aisément.
Quoi lui monter ?
Mettre ses souliers ou ses bottes dans les bons pieds avec, au besoin, un support visuel comme un autocollants coupés en deux (la moitié dans chaque soulier) ou des bonhommes contents 😊 😊 sur les bordures intérieures des chaussures...des bonhommes qui veulent se donner des becs.
Enlever son manteau sans que les manches se retournent vers l'intérieur
Attacher une fermeture éclaire. Oui sur sa veste mais aussi celle sur son étui à crayon et son sac à dos. Voici différentes stratégies qui peuvent être utilisées pour l'aider à comprendre ce qu'il doit accomplir et à coordonner ses deux mains.
Trop d’enfants arrivent à l’école sans être capable d'ouvrir leur contenant de sandwich, peler une clémentine, dévisser un bouchon de compote, ouvrir une paille emballée, ouvrir un yogourt ou boire dans une boîte de jus sans que ça explose. Ils vont certainement avoir de l'aide mais ils devront attendre que tous les autres enfants, comme lui qui ont besoin d'aide en recevoir. Et certains, qui ne demanderont pas d'aide, ne seront malheureusement pas remarqués par l'éducatrice du service de garde et vont tout simplement ne pas manger l'item concerné.
À pratiquer cet été :
L’ouverture des contenants et des sachets, incluant avec des ciseaux pour les 4 ans, c'est plus facile.
Jeter les déchets, refermer sa boîte après le repas, essuyer sa place.
Un enfant qui ne sait pas se moucher, c’est un enfant qui passe sa journée à renifler, à avoir le nez qui coule, qui demande constamment qu'on l'aide et surtout qui ne doit pas être confortable.
Vers 4-5 ans, l'enfant peut apprendre à se moucher efficacement, jeter son mouchoir et se laver les mains ensuite.
Des idées pour enseigner à un enfant à souffler par le nez ?
Un enfant fatigué est un enfant qui pleure plus, se fâche plus, s’oppose plus… et est moins sujet à être autonome à cause de son état.
Le saviez-vous ? À 4-5 ans (selon la Société Canadienne de Pédiatrie), l'enfant a besoin de 10 à 12 heures de sommeil par nuit.
Comment régulariser son sommeil ?
Avancer graduellement l’heure du coucher dès août.
Éviter les écrans et les collations sucrées en soirée.
Créer une routine du soir agréable et prévisible, par exemple, jeux calmes, bain, lecture, dodo.
Assez dormir est encore plus important pour les enfants qui font encore des siestes car en maternelle, la plus part du temps, il n'y en aura probablement plus, autre que des périodes de détente de 15 -30 min.
Un enfant reposé est un enfant qui aura plus da faciliter à s'adapter.
Un enfant autonome, ce n’est pas un enfant qui fait tout seul tout le temps. C’est un enfant qui sait quand et comment demander de l’aide.
À pratiquer cet été:
Lever la main (même à la maison !).
Dire : « Je ne comprends pas » ou « J’ai besoin d’aide pour… »
Apprendre à attendre sans crier ni s’impatienter lorsque l'aide n'est pas immédiate
Et si tu es la personne qui offre l'aide...lui offrir seulement l'aide nécessaire. La majorité du temps, l'enfant connait et sait faire une partie de la tâche, si ce n'est qu'aller lui-même chercher le mouchoir pour le tendre à l'adulte ou de dicter sa routine d'utilisation de la toilette avec un support visuel à l'adulte qui le fera. Après la demande d'aide, lui demander avec quoi tu aimerais que je t'aide est un bon début ? Et ensuite, pourquoi pas lui demander comment il aimerait être aidé...par une démonstration? Une image ? Une guidance verbale étape par étape (mais pas physique) ? Parfois, ce dont il a seulement besoin est qu'on soit là pour l'observer faire, l'encourager et le féliciter ensuite.
En résumé, préparer un enfant à la maternelle, ce n’est pas une course. C’est un processus. Et chaque petit geste répété cet été va renforcer ses compétences, sa fierté… et sa capacité à profiter pleinement de sa rentrée.
P.S. C'est la première fois que tu me lis ou m'entends? Je suis une ergothérapeute canadienne avec 20 + d'expérience en pédiatrie et en enseignement de la perspective et des stratégies de l'ergothérapie à l'échelle internationale.
Simplifier, vulgariser et partager c'est ce que je fais quotidiennement dans les médias sociaux, sur mon blogue et via mon infolettre pour accompagner les professionnels, les enseignants et les parents motivés à intervenir avec précision sur le développement et fonctionnement des enfants... de la perspective de l'ergothérapie.
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