Le réflexe de Moro ?

Les réflexes primitifs

Quand bébé vient au monde, il n'a pas encore de contrôle sur son corps et pour une bonne raison: son cerveau est encore immature. Il ne bouge pas de manière intentionnelle et son corps à tout à apprendre à ce niveau. Mais comment se fait cet apprentissages? Ce sont ses réflexes primitifs qui lui permettront d'abord de naitre et ensuite de réagir aux stimulations sensorielles, ce qui créera des connexions entre son cerveau et ses muscles, et qui aidera le développement de la force de ses muscles. 

Essentiellement, les réflexes engendrent des mouvements en réponse à des stimuli sensoriels.  Toutefois, les mouvements produits dans ce contexte sont involontaires et stéréotypés. Ils sont toujours pareils (même direction, même force, même vitesse) et ne sont pas ajustés au contexte. 

Certains réflexes émergent avant la naissance tandis que d'autres arrivent plus tard. Chacun a un rôle bien précis.

Au fur et à mesure de leur répétition, la force et le contrôle musculaire se développe en même temps que le cortex prend de la maturité. Par ailleurs, la vision de l'enfant se développe aussi et il devient intéressé à explorer son environnement avec ses mains, et donc progressivement capable de participer volontairement à ses mouvements.

Le réflexe de Moro

Le réflexe de Moro est un réflexe de survie.

Il a une fonction de protection.

D'abord il permet la première respiration. Puis, il assure que l'enfant communique ses besoins à son entourage. En effet, les changements d'état interne (ex. faim, sensation de tomber) ou dans l'environnement extérieur (ex. un toucher, un bruit, un stimulus visuel) déclenchent des pleurs, une ouverture des bras, une expression faciale de sursaut, puis éventuellement la reprise du contrôle avec une posture de protection (extrémités repliées) et un agrippement physique et émotionnel à l'adulte.

Plus les besoins de bébés sont répondus, plus le système nerveux de bébé apprend à filtrer les stimuli sensoriels « ordinaires » et à s'y habituer. Il apprend qu'il est en sécurité.  S'il se sent en sécurité et a confiance envers son entourage pour répondre à ses besoins, son réflexe perd de son influence...on dit qu'il s'intègre. Ceci se produit vers 3-4 mois. Son corps peut alors se détendre. Il délaisse la flexion physiologique et développe l'extension volontaire dans son tronc, mais aussi dans ses extrémités lui permettant maintenant d'explorer son environnement, par exemple en tendant le bras pour atteindre et finalement les saisir les objets vers 4-5 mois.

En passant, le réflexe de Moro ne disparait pas complètement... Il se transforme en réaction de sursaut, une réaction de protection qui est présente toute la vie. Il peut aussi refaire surface en présence de réels dangers.

D'une point de vue neurologique, physiologique et endocrinologique, le réflexe de Moro déclenche les réactions du système nerveux sympathique par la sécrétion d'adrénaline et de cortisol qui placent le système nerveux central en état d'alerte. Dans cet état, le niveau d'éveil augmente, les sens deviennent plus sensibles, la vision moins précise (les pupilles se dilatent), le diaphragme s'élève (diminue la qualité de la respiration), la tension dans les muscles augmente, la concentration est plus difficile, l'impression d'être en danger s'installe et un besoins de combattre, figer ou fuir en résulte.

On peut facilement imaginer ce qui peut résulter chez l'enfant qui grandit sans avoir intégré ce réflexe.

• Motricité globale et fine rigide influencée par l'accumulation de tensions musculaires
• Anxiété
• Hypersensibilité sensorielle
• Mutisme
• ...

Pour interagir efficacement avec un enfant qui est encore sous l'influence du réflexe de Moro, il est important de créer un environnement rassurant et sécuritaire pour lui.

Voici quelques conseils pratiques :

1. Renforcez le sentiment de sécurité : Assurez-vous que l'enfant se sente en sécurité dans son environnement. La présence constante et rassurante d'adultes familiers peut contribuer à ceci et  diminuer l'influence du réflexe de Moro.
2. Observez l'enfant : Soyez attentifs aux signes indiquant que l'enfant pourrait être sur le point de manifester une réaction liée au réflexe de Moro et ajustez l'environnement ou vos interactions en conséquence pour prévenir ou minimiser la réaction.

3. Prévenez les stimuli soudains : Étant donné que le réflexe de Moro peut être déclenché par des changements brusques dans l'environnement, tentez de minimiser les bruits forts, les lumières vives ou les mouvements soudains autour de l'enfant.

4. Répondez rapidement et calmement : Lorsqu'un enfant exprime une réaction liée au réflexe de Moro, répondez immédiatement de manière apaisante. Un contact physique rassurant peut être offert (ex. câlin) et si accepté, peut aider l'enfant à se sentir en sécurité et à retrouver son calme. Évitez de surprendre l'enfant en le touchant.

5. Créez une routine prévisible : Les enfants se sentent plus en sécurité et plus confiants dans un environnement prévisible. Établissez des routines quotidiennes pour les repas, les siestes et les jeux. Cela aide à réduire l'anxiété et la tension musculaire qui peuvent être exacerbées par le réflexe de Moro.

6. Utilisez des techniques d'apaisement : Des techniques telles que le bercement doux, les chants doux ou l'utilisation d'un objet de confort peuvent aider à calmer un enfant et à réduire l'impact du réflexe de Moro.

7. Favorisez un environnement sensoriel positif : Intégrez des activités qui encouragent des expériences sensorielles positives, comme jouer avec des textures douces ou écouter de la musique apaisante. Cela peut aider l'enfant à mieux filtrer et intégrer les stimuli sensoriels.

8. Encouragez le développement moteur : Proposez des activités qui soutiennent le développement globale. Des jeux qui encouragent la flexion / l'extension volontaire et la découverte de l'environnement peuvent aider l'enfant à surmonter progressivement les réactions du réflexe de Moro. Consulter un ergothérapeute formé en réflexes primitifs pour avoir du soutien à ce niveau.

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Intéressant?  Pour en savoir plus sur le sujet :

• Consulte ce texte : Le lien entre la rétention de réflexes primitifs et les difficultés d'écriture.
• Écoute aussi l'épisode #22. Les réflexes primitifs (archaïques) ? de mon podcast Bouger pour Grandir disponible sur toutes les plateformes habituelles (Apple, Spotify, Google ...)

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